« Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville… » Ce vers de Verlaine résonne en vous alors que les pluies d’orage s’abattent sur le paysage et, comme dans le poème, vous ne voyez pas ce qui suscite cette mélancolie. Pourtant, si vous regardez bien votre situation, vous vivez actuellement un grand chambardement à l’inverse de celui qui s’est produit il y a maintenant un peu plus de 3 mois. Oui, puisant dans vos ressources les plus secrètes, vous aviez alors réussi, à faire face à ce coup de Trafalgar que fût le confinement et relevé avec un certain panache chaque défi qui s’était présenté à vous : cesser le travail ou télétravailler, assurer les échéances, vous occuper de vos proches dans des conditions parfois acrobatiques, prévoir le ravitaillement et tutti quanti. Mais, à présent que tout revient à la normale (ou à l’anormal), vous ressentez un vide, peut-être même un vide abyssal. Rien de plus naturel car tout a changé et, en même temps, le « monde d’après » se fait attendre. Vous voilà dans un entre-deux inconfortable comme ces premiers jours de vacances où l’on se sent désorientés, ne sachant que faire ni dans quel ordre. C’est bien d’une question de sens dont il s’agit ici : quel sens redonner à sa vie. Après avoir rangé et nettoyé votre logement de fond en comble pendant le confinement, il est temps à présent de mener le même chantier dans votre tête, de vous poser les bonnes questions et de trouver en vous et dans votre passé les réponses qui vous sont les plus appropriées. Pas de recette miracle, pas de potion magique non plus, juste une mise à plat de votre existence et de la façon de la mener, doublée d’une douce reprise en main. Réinventer son quotidien, en quelque sorte, et vivre en dépit de toutes ces incertitudes et de l’inconnu. Tel un funambule sur son fil, marchez sur les sables mouvants de la vie, comme vous l’avez toujours fait finalement !
